Didier Goupy - Photographe naturaliste

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Didier Goupy

Posté par véronique nocquet le
didier Goupy photographe naturaliste

Biographie
Né en 1960, Didier Goupy fait ses toutes premières images au Maroc et les photographies qu’il réalise en Irlande 1984 et en Égypte 1985 sont immédiatement publiées dans Photo Magazine et Photo Reporter. Il s’installe à Paris en 1986, devient photographe professionnel et entame une étroite collaboration avec le groupe Bayard Presse. Il intègre l’agence Sygma en 1991. C’est en Inde où il fera plusieurs voyages entre 1993 et 2001 que se révèle sa passion pour le portrait et la couleur fondement de son travail de photographe qui donnera lieu à diverses séries ou collaborations. Les portraits de Didier Goupy sont diffusés par la maison de photographes Signatures.
Aujourd’hui, Didier Goupy poursuit son travail personnel sur l’espace ( Mythologies ) dans une relation étroite à la peinture. Très sensible aux œuvres de Mark Rothko et Pierre Bonnard, il s’attache à comprendre la relation entre la figure et l’abstraction par la couleur de façon à créer un espace de mystère et de méditation. La forêt ( Les Fondations ) est le lieu fondateur de son travail de recherche et le premier chapitre des Mythologies.

Expositions personnelles
2020 - Matière primaire, avec Jens Knigge, Galerie Esther Woerdehoff, Paris, France
2016 - Là...et peut-être ailleurs, Biennale des Bains numériques, Enghien-les-Bains
2014 - Rouge 3, Le Kiosque Culturel, Vannes
2011 - Metropolis, Projection, Rencontres d’Arles
2009 - Entre eux et moi, Le Kiosque Culturel, Vannes
2007 - Les Goupy à la mer, Musée des beaux-arts, Vannes
2006 - File Indienne, Tour Jean Sans Peur, Mois européen de la photographie, Paris
2005 - File indienne, Musée de la compagnie des Indes, Port-Louis
1993 - Sâdhus, Projection, Visa Pour l’Image, Perpignan

Respiration par Didier Goupy
Les changements importants dans l’existence se font toujours de manière inattendue, mystérieuse.
4 milliards d’êtres humains confinés en même temps, c’est quelque chose !
La forêt est le lieu d’une exploration ancienne. Le confinement, lui, a eu pour effet de me faire entrer en profondeur dans ma relation la plus intime avec elle. J’ai compris que si l’on nous ordonnait un mode de vie, si on nous le répétait toute la journée et même si cela était de l’ordre de la vérité, si on nous assurait que tout cela était nécessaire, justifié, indispensable, il s’agissait d’une information et que mon intimité n’avait aucun rapport avec cette histoire-là. Il ne s’agissait pas ni de s’opposer, ni de transgresser la loi mais de repenser à cette question de l’intimité face à une injonction collective. L’occasion était rêvée de s’y plonger complètement et pour de bon dans mon laboratoire intime.
L’activité artistique vise l’intime, une chose émotive. Une émotion qui est à la base de tout et se trouve en nous depuis toujours. Les circonstances de la vie l’endorment définitivement ou la réveillent pour de bon.
J’ai suivi au fil du temps l’évolution de la forêt, des premiers bourgeonnements à l’apparition des feuilles et des nuances de vert. Et pendant que nous étions tous a priori menacés par un virus qui attaquait les voies respiratoires j’assistais à une vraie mise à feu, à un processus d’un dynamisme sensationnel, à une combustion qui transformait le carbone en oxygène et qui permettait la vie, notre RESPIRATION. Cela fut une révélation. Les verts étaient devenus dynamiques. Au fur et à mesure que je revenais dans la forêt, je me suis laissé de plus en plus porter par elle, ne pensant rien; je m’ordonnais de ne plus rien penser du tout, rien ! plus rien ! Très difficile souvent de s’interdire de penser ...
M’est revenue aussi à l’esprit une correspondance que j’avais eue avec Henri Cartier-Bresson, il y a 30 ans. Il m’avait conseillé la lecture d’un petit ouvrage traitant du zen et du tir à l’arc au Japon, ouvrage que le peintre Georges Braque lui avait conseillé au sortir de la guerre. L’idée est d’imaginer une cible et son centre. Les moines Zen atteignent le centre la nuit, les yeux bandés. Atteindre le centre de mon émotion était ce que je devais parvenir à réaliser avec mon cadre. Faire silence en moi, le plus possible, concentrer mon regard dans la direction de mon émotion visuelle, indépendamment de tout, sans tenter de corriger quoique ce soit. L’esprit vide.
Le cadre carré est une figure abstraite parfaite. En soi c’est déjà une pure mesure. Rien à ajouter. Rien à soustraire. C’est elle comme la flèche qui fait le travail. Seulement le diriger en direction de cette vision émotive, retenir son souffle une seconde, ressentir et appuyer sans aucun repentir, puis abaisser l’appareil et recommencer ailleurs. Une seule photographie à chaque fois. Aucune correction. Un seul tir. Une émotion pure dans une figure mathématique parfaite.
Et puis comme tout souvent s’enchaîne je me suis souvenu que j’étais né fin janvier au bord de la forêt quelques mois avant le réveil de la nature. Pas de hasard. Mon lien intime à la forêt que je vivais là dans cette période confinée, je l’avais déjà connu dans mes toutes premières semaines de vie, au bord cette grande forêt d’Évreux “confiné “ à cette époque dans une poussette, un landau, confiné différemment, mon regard scrutant le ciel, les yeux rivés sur la canopée au-dessus de ma tête, toutes figures parfaitement abstraites, objets de désirs, pourvoyeurs d’émotions passagères et intenses. Lumière couleur, forme, mouvement, choses sans aucun nom encore, figures abstraites.
Mon regard était né là. Le confinement m’y réexpédiait mais de cela j’étais sur 4 milliards le seul à savoir que je retrouvais mes fondations.

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